Après Ashgabat en 2002 et Téhéran en 2007, c'est Bakou qui a accueilli les chefs des Etats bordant la Mer Caspienne. Messieurs Ahmaninejad, Nazarbaïev, Berdymoukhamedov, Əliyev et Medvedev se sont donc réunis jeudi dernier autour d'un sujet très préoccupant: le statut de la Caspienne.
Comme prévu, le sommet a accouché d'une souris puisque la déclaration signée par les chefs d'Etat en fin de sommet indique que les pays concernés ce sont mis d'accord pour poursuivre les discussions.
L'enjeu est énorme puisqu'il s'agit ni plus ni moins du partage d'immenses ressources naturelles (gaz et pétrole) qui est en jeu et le statut juridique de la Caspienne (mer ou lac?) aura un impact direct sur les rapports de force entre les pays voisins. A l'époque de l'URSS, les choses étaient bien plus simples, puisque seuls deux pays bordaient cette étendue d'eau, ce qui facilita la signature de deux accords irano-soviétiques en 1921 et 1940.
Aujourd'hui, les discussions ont lieu dans un climat de tension entre les deux plus grosses puissances régionales (la Russie a refusé de vendre des missiles S-300 à l'Iran suite au refus de ce dernier de coopérer avec les organismes internationaux au sujet de la supervision du programme nucléaire). Parallèlement, les 3 autres pays, dont la population combinée (environ 30 millions) ne dépasse pas la moitié de celle de l'Iran (sans parler de celle de la Russie) mais dont le dynamisme économique, la richesse en hydrocarbures et autres ressources naturelles (Uranium au Kazakhstan) et un soutien de l'Occident donnent une place importante dans les discussions.
En tant que mer, la Caspienne serait divisée en secteur nationaux proportionnels à la longueur des côtes, ce qui arrangerait l'Azerbaïdjan ou le Turkménistan, mais déplairai fortement en l'Iran qui ne conserverait que 13% de la mer et une zone estimée pauvre en ressources naturelles. En tant que lac, la Caspienne serait divisée en 5 parts égales ce qui serait extrêmement néfaste à l'Azerbaïdjan et au Kazakhstan.
La Russie, moins concerné par le partage des hydrocarbures (peu présent dans ses eaux territoriales) a d'autres souci plus lointain, notamment celui de voir le Turkménistan et l'Azerbaïdjan s'arranger pour la construction d'un pipeline entre les deux pays pour acheminer pétrole et gaz vers l'Europe (projet Nabucco). Il semble d'ailleurs que le Turkménistan soit plus qu'enclin a oublier ses tensions avec Bakou (partage de champs gaziers) afin de mettre à disposition 40 milliards de mètres cubes pour l'Europe. Dans le même temps, lors du sommet, une augmentation de la militarisation de la zone a été accepté, ce qui permettra aux iraniens et aux russes, déjà les mieux implantés, de maintenir leur mainmise navale sur la Caspienne, alors que ce sont les deux opposants à Nabucco.
Je n'aborderai même pas le sujet de l’écologie, pourtant à l'ordre du jour, mais qui, au vu des enjeux colossaux précédemment cités ne s'est pas vraiment crée de place.
La Caspienne etant quelque peu en dehors de ma zone d'interet, pourriez-vous me rappeler qui est M. Berdymoukhamedov (merci le copier-coller !). Car je dois avouer qui ni sa tete ni son drapeau ne me disent quelque chose .....
RépondreSupprimerGourbangouly Mialikgoulyïevitch Berdymoukhamedov (c'est son nom complet), n'est ni plus ni moins que le président du Turkménistan, élu avec 89,23% des suffrages en 2007 à la succession de Saparmyrat Nyiazov (le fameux Türkmenbaşy, "père de tous les Turkmènes").
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