Récemment de passage à Qusar, à 180 km de Bakou sur la frontière russo-azérie, j'ai eu l'occasion de me rendre en terre Lezguine.
Ce peuple, réparti entre le Daguestan et le nord de l'Azerbaïdjan essentiellement, se distingue avant tout par sa langue, le Lezguine, qui appartient au groupe nakho-daghestanien de la famille caucasienne (c'est à dire loin de l'indo-européen et des langues turques). Cette langue ne possède pas moins de 18 cas (moi qui ai toujours du mal avec les 4 de l'allemand et les 6 du russe!!) et est parlée par environ 500 à 800.000 personnes selon les sources. Elle possède un statut officiel au Daguestan (qui, rappelons le, est une République au sein de la Fédération de Russie, ce qui lui permet ce genre d'adaptation de la constitution).
Ceci-dit, comme beaucoup de langues caucasiennes, le Lezguine se divise en 3 dialectes principaux, eux-mêmes divisés en 15 sous-dialectes (selon le Wikipédia français). En fait, chaque vallée, voire chaque village, possède sa propre langue, parfois avec un degré d'inter-compréhensibilité (je ne sais pas si le mot existe) étonnement faible.
Les Lezguines sont le troisième peuple du Daguestan en terme de la population, devant les Avars et les Darguines mais sont presque 3 fois plus nombreux que les russes. En Azerbaïdjan, c'est même le 2ème groupe, avec 2,2% de la population, là encore devant les Russes.
Qusar, située au pied du Caucase, est parfois considérée comme la capitale des Lezguines. Je n'ai cependant pas pu déterminer la proportion de Lezguines qui y vivent. L'autre signe distinctif de ce peuple est sa tradition musulmane sunnite (avec une minorité Chiite), ce qui ne le distingue pas réellement de ses voisins immédiats.