dimanche 19 décembre 2010

Fuites de gaz et d'informations

Wikileaks nous en apprend tous les jours...

En septembre 2008, une plateforme gazière de BP a été victime d'une explosion en mer Caspienne, plus précisément au complexe d'Azeri-Chirag-Guneshli. Les 212 employés de deux plateformes du gisement avaient étés évacuées à temps et l'évènement était complètement passé sous silence, malgré les conséquences financières pour le gouvernement azerbaïdjanais (qui, rappelons le, tire profit de tous les hydrocarbures extrait de son sol à travers son entreprise publique, la SOCAR, présente sur tous les les projets). Le manque à gagner est estimé entre 40 et 50 millions de dollars chaque jour.

Pas de victimes (le gaz n'a pas pris feu), pas de pollution sur les côtes (de toutes façon, vu le littoral azerbaïdjanais, on n'aurait pas remarqué grand chose), mais il aura fallu attendre 2 ans avant que l'affaire soit mise sur la place publique. On n'apprend cependant rien sur les accord qui ont suivi entre BP et le gouvernement suite à cet "accident".


Voilà l'une des grosses informations relayés par le presse suite aux analyses des informations fournies par Wikileaks. L'autre volet azerbaïdjanais des câbles diplomatiques américains de l'ambassade de Bakou concernent avant tout une description de la caste au pouvoir ou le président Əliyev est notamment décrit comme un parrain de la mafia. En fait, les câbles font une analogie entre la trilogie de Coppola et les hautes sphères du pouvoir en place... De quoi forcer Mme Clinton, secrétaire d'Etat des Etats-Unis, à faire des excuses publiques. Pétrole, quand tu nous tiens!

dimanche 12 décembre 2010

Vive le hijab!


Les français de passage en Azerbaïdjan sont souvent surpris de voir à quel point les femmes ici s'habillent à l'européenne et notamment ne portent pas de voiles islamiques. De fait, il est très rare de croiser dans la rue une femme portant le hijab, ce qui fait régulièrement dire à certains que l'on voit plus de voiles à Paris qu'à Bakou... Allez savoir.

Et pourtant, vendredi dernier, un petit millier de personne s'est rassemblé près du Ministère de l'Education nationale, en réaction aux propos de Misir Mardanov (le Ministre) qui rappelais jeudi: "Tous les collégiens doivent venir en classe en uniforme scolaire, et ils peuvent porter n'importe quoi d'autre à l'extérieur de l'école." M. Mardanov a clairement rappelé que la laïcité était inscrite dans la constitution et qu'à ce titre les signes religieux n'avaient pas leurs places dans les lieux publics.

Environ 95% de la population est de tradition musulmane avec un environ 30% de sunnites et 70% de chiites (qui, rappelons le, est la confession majoritaire de la République Islamique d'Iran voisine). Les autorités azerbaïdjanaises craignent en permanence la menace islamiste (proximité de l'Iran et du Daguestan) et ont fait face à un renouveau de la ferveur religieuse après l'indépendance (à l'instar des autres ancien pays soviétiques). Toutes les organisations religieuses doivent êtres enregistrés et certaines ont subi des formes de répression (destruction d'un mosquée de la communauté Taliche en 2009). C'est dans ce contexte que certains opposants dénoncent une persécution religieuse sous couvert de lutte contre le terrorisme.

12 personnes ont étés interpellées, selon la police.

dimanche 5 décembre 2010

Ateşgah, le temple de feu

Plusieurs siècles ont passé depuis que le territoire actuel de l'Azerbaïdjan ne fait plus partie de l'Empire Perse et peu nombreuses sont les traces qui restent du temps jadis où le Zoroastrisme était la religion majoritaire sur ces terres.


Mais depuis le 5 ou 6ème siècle avant notre ère, les zoroastriens vénèrent ce feu naturel sorti de la terre. Ce n'est pas le seul endroit d'Azerbaïdjan où l'on peut observer un tel phénomène, ni même une chose unique sur la péninsule d'Abchéron, mais le feu à cet endroit précis a été mis en valeur au XVIIIème siècle par des adorateurs hindouistes de Shiva. Le caravansérail pentagonal qui entoure le temple de feu est donc relativement récent si on le compare à l'histoire du site dans son ensemble. Les hindouistes pratiquaient encore au début du siècle dernier des pratiques ascétiques extrêmes comme, par exemple, le fait de s'allonger sur du charbon ardent. L'histoire du lieu est racontée dans les bâtiments du caravansérail, garnis de mannequins assez inquiétants.


Pour démystifier un peu les choses, il est important de préciser que le feu n'est plus, depuis plusieurs années, d'origine naturelle. Remercions donc le service de gaz urbain de Bakou de nous permettre d'avoir une certaine idée de ce que pouvait être le lieu il y a 200 ans. D'autres endroits autour de Bakou brûlent encore de manière naturelle, mais aucun n'a été mis en valeur comme le temple de feu de Suraxani (à 5km du centre-ville de Bakou, au beau milieu des champs de pétrole).